lundi 12 mars 2012

Quand la faim justifie les moyens

Le roman Nuit d'Edgar Hilsenrath est terrible parce que réaliste, cru et cruel. L'auteur, survivant de la Shoah, a passé quatre ans dans un ghetto ukrainien, entre 1941 et 1945. C'est aussi dans un ghetto ukrainien que se déroule l'histoire de Nuit, où Ranek se bat pour sa survie. Il escroque et se fait voler à son tour, viole et se fait humilier, comme les autres. Les plus forts ont toujours raison. La faim rend fou et justifie les moyens. Pas pour sa belle-sœur Deborah, qui garde foi en Dieu et en l'humanité malgré la peur des rafles, du typhus, de la famine et du froid. C'est elle qui passe pour folle au milieu de la barbarie et de l'apocalypse, des ténèbres qui ne se dissipent jamais.
La première version de ce premier roman a été écrite en 1954. Il est publié en 1964 en Allemagne mais, jugé trop cru et non consensuel par ses éditeurs, il est finalement saboté, puis réédité en 1978, après le succès des autres romans de Hilsenrath, comme Fuck America ou Le Nazi et le barbier.
Enfin en France, cet hiver 2012, aux éditions Attila, Nuit voit le jour.
Et c'est un choc !

Éditions Attila, 2012, 560 pages. 

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