samedi 13 avril 2013

Une adolescence universelle

Quarante ans après sa sortie aux États-Unis, Une adolescence américaine paraît pour la première fois en France. Joyce Maynard a dix-huit ans quand elle écrit cette Chronique des années 60 (sous-titre du livre). Malgré son jeune âge, son style est étonnant de maturité et de justesse dans les moindres détails d'un état qui se cherche (et qui demeure universel sur bien des points). Elle le dit elle-même dans sa préface :
"la qualité d'une histoire tient moins à l'exotisme de l'action et de l'intrigue, qu'à l'épaisseur des personnages, aux pouvoirs de pénétration et de description de l'auteur et à l'authenticité de sa voix."
C'est ce livre qui lui avait été commandé par le New York Times, pour développer un article paru dans ses colonnes et qui avait eu un grand retentissement sur les lecteurs et sur sa propre trajectoire, puisque dans l'abondant courrier qu'elle avait reçu, se trouvait une lettre de l'écrivain J.D. Salinger.
Vingt-cinq ans plus tard, dans la fin des années 90, elle approfondit cette autobiographie dans Et devant moi, le monde (voir ma chronique Se retourner sur sa vie) avec plus de recul et d'aplomb pour aborder des sujets trop sensibles pour son premier livre : sa lutte contre l'anorexie, l'alcoolisme de son père, sa relation avec Salinger...
"J'avais assez mûri pour comprendre que plus un écrivain est sincère, plus il fait confiance à la compassion du lecteur, et plus ce dernier, loin de le fuir, s'identifie à lui."
Éditions Philippe Rey, 2013, 192 pages.
L'éditeur Philippe Rey publie en même temps, ce mois d'avril 2013, Baby Love, un roman déjà paru en France chez Denoël en 1983. 

Une vidéo où Joyce Maynard parle de Une adolescence américaine lors de son passage à Paris, il y a quelques jours.

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