samedi 10 mai 2014

Magique ou tragique ?

Il semble que toute personne frappée (c'est le mot pour exprimer la violence du choc) par la mort brutale d'un proche, réalise soudain, comme si on avait oublié que nous sommes mortels, que cela n'arrive pas qu'aux autres.
Le deuil plonge alors dans un questionnement nouveau et obsédant sur la mort. La perte de sens, de repères et de convictions pousse souvent à chercher des réponses dans la lecture de récits, d'études, de témoignages, d'œuvres littéraires sur la mort.
C'est ce qu'a fait Joan Didion dans L'année de la pensée magique. Ce qu'elle appelle l'année de la pensée magique est cette première année suivant la disparition de son mari, l'écrivain John Gregory Dunne, qui la place dans l'incrédulité, un demi-déni ou une demie-folie — Et s'il revenait ? — alors que le point de non-retour est passé. Comment continuer à faire vivre, d'une manière ou d'une autre, l'être cher ? Comment survivre, tout simplement.
Elle revient sur les circonstances de sa mort, sur ses souvenirs, sur ce réflexe impossible à corriger de s'adresser à l'autre, et le constat effrayant que la vie ne sera plus jamais comme avant.
"La vie change vite. La vie change dans l'instant. On s'apprête à dîner et la vie telle qu'on la connaît s'arrête. La question de l'apitoiement."

Éditions Grasset, 2007, 281 pages.

Lire aussi la chronique sur Le bleu de la nuit de Joan Didion.

Une autre grande dame de la littérature américaine, Joyce Carol Oates, a également raconté cette terrible première année après la disparition inattendue de son mari dans J'ai réussi à rester en vie

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