lundi 4 janvier 2016

La femme qui voulait devenir elle-même

La magnifique couverture
a été dessinée par Juliette Maroni.
Dès le début, on a le souffle coupé par La femme au colt 45 de Marie Redonnet. Le style est sobre, taillé au plus juste, puissant. Maîtrisé (plus de quinze romans écrits depuis 1986). Un choc.
Impossible de lâcher le livre jusqu'à la dernière page : je l'ai lu d'un trait, fascinée. Séduite.
Une femme, Lora Sander, se retrouve seule et fuit la dictature de son pays. Elle était comédienne, vedette du Magic Théâtre dirigé par son mari aimant et protecteur. Son mari a été arrêté et son fils rebelle a pris les armes et le maquis.
Pour une femme seule, le danger et la violence sont omniprésents, à chaque coin de rue, à chaque rencontre : vols, viols, menaces, coups... Elle porte un colt 45 légué par son père. Elle sait s'en servir. Cette arme à feu sert de fil rouge au récit. Peu de choses sont dites, mais on sent une force dans l'écriture et dans l'histoire de cette femme qui décide, avec ou sans son colt, de prendre en mains son destin, de se libérer d'un passé plutôt confortable. Elle se retrouve en terre inconnue, sans papiers, sans identité.
Son voyage initiatique doit la mener vers son émancipation. 
(...) ma décision n'est pas un choix politique. C'est un choix personnel. Sans mon colt 45 maintenant qu'il rouille au fond du fleuve, je dois apprendre toute seule à devenir Lora Sander. Si je réussis j'aurai fait mes preuves. 

Éditions Le Tripode, 2016, 112 pages.

4 commentaires:

  1. De quel pays s'agit-il ? L'Argentine, le Chili ?

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  2. Il s'agit d'un pays imaginaire : l'Azirie.

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  3. Je viens de le lire, c'est pas mal : j'aime bien quand, vendeuse de pizzas, elle "joue" à la vendeuse de pizzas parce qu'elle est une ancienne actrice.P.48. Emmanuel Genvrin

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  4. son écriture me fait penser à ton style.EG

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