mercredi 20 juillet 2016

Quand le silence tue

Un bandeau qui joue sur les mots.
Je me suis tue est le premier roman, réussi et prenant, de Mathieu Menegaux. Il se lit d'une traite, servi par un style énergique, une série de rebondissements et un suspense inouï.
Le sujet est poignant : une femme — belle, forte, intelligente — se confie par écrit, après avoir longtemps gardé le silence sur l'engrenage infernal dans lequel elle s'est fait piégée.
Quel crime a-t-elle commis ? De quoi ou de qui est-elle la victime ? Pourquoi s'est-elle tue pendant si longtemps ? Pourquoi avoue-t-elle enfin ?
Un dernier rebondissement, dévoilé à la fin, l'exhorte à faire éclater enfin toute la vérité sur les circonstances et la cause de son geste, alors qu'elle est incarcérée et qu'elle attend son jugement.
Il est question du contrôle de l'image de soi, du poids du secret et de la société, et de questions taboues comme le viol, l'avortement, l'absence de maternité... autant de sujets qui touchent particulièrement les femmes mais que Mathieu Menegaux traite admirablement.
Le Prix littéraire du silence n'existe pas, bien sûr. En revanche, Je me suis tue a reçu le Prix du premier roman de la journée de Sablet 2016.

Éditions Grasset, 2016, 192 pages.

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