Noël est la période rêvée pour visionner des DVD bien au chaud, en famille ou tout seul, et se plonger dans ses racines.
Fils d'agriculteurs, le photographe et cinéaste Raymond Depardon souhaitait rendre hommage aux paysans. Il a choisi de présenter des bergers ou éleveurs, sur de petites propriétés de moyenne montagne, précaires, oubliés dans leurs fermes isolées comme des hommes et des femmes en voie de disparition.
Il réalise la trilogie Profils paysans, de 2001 à 2008 : L'approche, Le quotidien, La vie moderne. Année après année, il les apprivoise, entre chez eux et les interroge : un véritable exploit auprès de ces taciturnes, méfiants, gênés ou noués devant la caméra, forcément intrusive.
Plans fixes dans les cuisines où la préparation du petit déjeuner peut être un rituel d'une lenteur rare au cinéma ou le lieu d'âpres tractations avec le maquignon. Travellings magnifiques sur les routes sinueuses des campagnes, accompagnés d'une troublante musique de Gabriel Fauré. Portraits touchants de jeunes couples courageux qui tentent de faire leur place ou de personnes âgées qui ne trouvent pas de successeurs.
Des univers d'un autre âge, d'un autre monde ? Non, c'est réel, ici et maintenant. Bien qu'éloignés de nos quotidiens, ces personnages entrent en résonance avec nos mémoires paysannes.
PS : L'un des paysans, Paul Argot, est si impressionnant qu'il a inspiré à Franck Bouysse un personnage du roman Grossir le ciel.
lundi 26 décembre 2011
Osez osez Delphine
Il y a longtemps que je voulais lire le roman (autobiographique) de Delphine de Vigan : Rien ne s'oppose à la nuit. C'est chose faite, en plein week-end de Noël, captée par l'histoire, le style, le sujet...
Non seulement on a beaucoup entendu parler de ce livre, mais surtout la couverture accroche : la photo d'une femme à la beauté magnétique et le titre poétique, extrait de la chanson Osez Joséphine de Bashung. On perçoit immédiatement le drame sous la grâce. En effet, cette femme, la mère de l'auteur, disait elle-même qu'elle avait été très belle et qu'elle l'avait payé très cher.
Delphine de Vigan, après le suicide de sa mère, enquête sur sa famille, ses failles, ses morts, ses secrets... comme il y en a dans toutes les familles. Voilà sûrement pourquoi ce roman trouve un écho en chacun. Une manière de comprendre et peut-être de tenter de défaire les nœuds et d'arrêter la malédiction familiale. Une entreprise littéraire délicate, casse-gueule, douloureuse et réussie.
Éditions JC Lattès, 2011, 440 pages.
Non seulement on a beaucoup entendu parler de ce livre, mais surtout la couverture accroche : la photo d'une femme à la beauté magnétique et le titre poétique, extrait de la chanson Osez Joséphine de Bashung. On perçoit immédiatement le drame sous la grâce. En effet, cette femme, la mère de l'auteur, disait elle-même qu'elle avait été très belle et qu'elle l'avait payé très cher.
Delphine de Vigan, après le suicide de sa mère, enquête sur sa famille, ses failles, ses morts, ses secrets... comme il y en a dans toutes les familles. Voilà sûrement pourquoi ce roman trouve un écho en chacun. Une manière de comprendre et peut-être de tenter de défaire les nœuds et d'arrêter la malédiction familiale. Une entreprise littéraire délicate, casse-gueule, douloureuse et réussie.
Éditions JC Lattès, 2011, 440 pages.
mardi 20 décembre 2011
Belles au Bois Dormant
Des vieillards, désespérés par une déchéance inéluctable, s'offrent une nuit auprès de jeunes filles endormies profondément — si profondément que rien ne les réveille.
Ce thème de la jeunesse perdue et d'ultimes plaisirs érotiques auprès de beautés inanimées est celui des Belles endormies de Yasunari Kawabata, mais aussi des Mémoire de mes putains tristes de Gabriel Garcia Marquez et de Sleeping Beauty, le film de Julia Leigh.
Seul le film de la cinéaste australienne évoque la personnalité et la vie d'une jeune fille qui accepte (mal) de ne rien savoir de ce qui se passe pendant son sommeil. Les nouvelles des deux écrivains, japonais et colombien (tous les deux lauréats du Prix Nobel de littérature), donnent la parole à ces hommes malades de leur vieillesse. Des univers érotiques, étranges et tristes, où la grâce féminine ne parvient pas à calmer la honte et les angoisses de ces messieurs.
Ce thème de la jeunesse perdue et d'ultimes plaisirs érotiques auprès de beautés inanimées est celui des Belles endormies de Yasunari Kawabata, mais aussi des Mémoire de mes putains tristes de Gabriel Garcia Marquez et de Sleeping Beauty, le film de Julia Leigh.
Seul le film de la cinéaste australienne évoque la personnalité et la vie d'une jeune fille qui accepte (mal) de ne rien savoir de ce qui se passe pendant son sommeil. Les nouvelles des deux écrivains, japonais et colombien (tous les deux lauréats du Prix Nobel de littérature), donnent la parole à ces hommes malades de leur vieillesse. Des univers érotiques, étranges et tristes, où la grâce féminine ne parvient pas à calmer la honte et les angoisses de ces messieurs.
lundi 5 décembre 2011
Éloge du noir
Éditions Ludion, 2011, 192 pages. |
Éditions Verdier, 2011, 96 pages. |
À rapprocher de L'éloge de l'ombre de l'écrivain Junichiro Tanizaki, l'essai culte sur l'esthétique et la culture japonaises traditionnelles, qui vient d'être réédité.
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