jeudi 6 juin 2013

Tout passe, sauf l'art

Par petites scènes, Gabriel Josipovici plante le décor et l'ambiance de Tout passe comme dans un court-métrage ou une pièce de théâtre. Première scène :
"Une pièce.
Il se tient à la fenêtre.
Et une voix dit : Tout passe. Le bien et le mal. La joie et la peine. Tout passe."
Félix, le personnage principal, évoque ses souvenirs entre des visites de son fils ou sa fille, avec qui la communication n'est pas franchement loquace. De temps en temps, le téléphone sonne. Parfois, il ne décroche pas. Parfois, il n'y a personne au bout du fil. Des souvenirs de conversations sur Rabelais, Dante ou Shakespeare, sur l'écriture et le rapport au public, ou de femmes qui ont traversé sa vie... La solitude, la rupture, la maladie, sur fond de Beethoven. On boit du thé ou du café. Un carreau de la fenêtre est fêlé : que représente cette fêlure ?
Un magnifique roman, aussi court que poétique.
Ce texte est traduit par Claro qui se dit "chasseur de trésors littéraires". C'est dire.

Quidam éditeur, 2012, 72 pages. 

* Lire aussi mes chroniques sur :
- Moo Pak ;
- Goldberg : Variations ;
- Infini - l'histoire d'un moment.

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