lundi 30 décembre 2013

La grâce de Véronique Ovaldé

L'incipit de La grâce des brigands de Véronique Ovaldé est, tout simplement :
"Maria Cristina Väätonen, la vilaine sœur, adorait habiter à Santa Monica."
Avec ce nom venu d'ailleurs, ce mystérieux qualificatif et ce lieu californien, on a l'essentiel du roman. Dans les années 70, une femme devenue écrivain a rompu depuis longtemps les ponts avec sa famille. Elle l'a fui, alors qu'elle était encore mineure, étrangement encouragée par son père taciturne, pour se sauver d'une mère à moitié folle et d'une sœur qui l'est devenue. L'écriture et la lecture, pour Véronique Ovaldé, peut sauver des familles asphyxiantes et c'est ce qui a permis à Maria Cristina de survivre à son enfance. En contraste total avec les brumes du grand Nord où elle a grandi, elle roule en Mustang sur Mulholland Drive, comme dans un mythique paysage californien cinématographique. Or, le passé finit toujours par resurgir, comme on ne l'attend pas.
Il faut peut-être persévérer après les premières pages énigmatiques pour entrer dans les profondeurs de ce roman et se délecter de cette écriture si délicate. Gracieuse.

Éditions de l'Olivier, 2013, 288 pages.

Pour écouter sur France Culture La véridique et bienheureuse histoire de Georgia Lapoussette.

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