mardi 9 décembre 2014

Sans retour

Un série d'ateliers-lectures sur Pascal Quignard à Vaison-la-Romaine m'a donné envie de lire ou relire cet auteur (souvent cité par Jean Claude Ameisen, par ailleurs).
À l'origine pensé pour le cinéma, Tous les matins du monde a été écrit par Pascal Quignard à la demande d'Alain Corneau. En fait de scénario, Quignard a écrit un roman, une œuvre littéraire dont chaque chapitre correspond à une scène. Une forme courte, mais quel bijou !
Le titre est tiré d'une phrase du livre : "Tous les matins du monde sont sans retour."
Dans le film, le violiste Marin Marais (à l'écran, Gérard et Guillaume Depardieu) brille à la Cour du roi et se souvient de son austère et colérique professeur Monsieur de Sainte Colombe (Jean-Pierre Marielle), et dont la fille aînée (délicieuse Anne Brochet) est morte d'amour pour lui.
Monsieur de Sainte Colombe, quant à lui, vivait reclus avec ses filles suite à la mort de sa femme, dont le fantôme lui rend visite quand il joue.
C'est l'histoire de la relation entre deux hommes passionnés de musique, mais totalement opposés dans leur façon de la vivre, comme deux parties d'un tableau en clair-obscur.
"Sans doute avez-vous trouvé une place qui est d'un bon rapport. Vous vivez dans un palais et le roi aime les mélodies dont vous entourez ses plaisirs. À mon avis, peu importe qu'on exerce son art dans un grand palais de pierre à cent chambres ou dans une cabane qui branle dans un mûrier. Pour moi il y a quelque chose de plus que l'art, de plus que les doigts, de plus que l'oreille, de plus que l'invention : c'est la vie passionnée que je mène."
Dans le roman comme dans le film, l'art dans toutes ses expressions (musique, peinture, théâtre...) touche au sublime.

Éditions Gallimard, 1991.




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