mardi 29 novembre 2016

La loi du plus fort et la voix des autres

Je l'avoue, à première vue, l'essai d'un syndicaliste ne m'excitait pas follement, surtout quand on connaît la fin de l'histoire. Or, le titre a éveillé ma curiosité et, en un rien de temps, j'étais déjà à la moitié du livre : ce récit est humain, direct, instructif, clair et bien écrit, pas du tout rébarbatif ni dépourvu d'humour.
Sidéré par la façon dont la "Loi travail" a été votée, Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force ouvrière, revient sur les faits de cette bataille dans Les apprentis sorciers. L'invraisemblable histoire de la loi travail.
Je me suis fait un devoir de livrer mon analyse et mon récit de ces mois pour le moins abracadabrantesques où se mêlent et s'entrechoquent la politique, l'économie, la psychologie, les manœuvres... 
Où l'on revoit comment certaines réformes et lois devraient être le fruit d'une concertation et finalement pas du tout. Où l'on comprend quels rapports de force sont en place, quels coups tordus et blocages s'opèrent et quelles affinités ne jouent pas. Exemples nominatifs à l'appui et copies de courriers en annexes.
C'est l'histoire d'une trahison, historique, édifiante, d'autant plus cinglante qu'elle s'est déroulée sous un gouvernement "socialiste".
Par association d'idées, je pense au dernier film de Ken Loach, Moi, Daniel Blake, qui dénonce le système socio-économique anglais.
Parfois je suis pessimiste et je me demande si ces combats — perdus d'avance — contre la loi du plus fort servent vraiment à quelque chose. Parfois je suis optimiste et je me dis que des gens se mettent en colère, défendent les plus démunis, et que cela mérite d'être rappelé.

Éditions Les Liens qui libèrent, 2016, 128 pages.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire