lundi 14 novembre 2016

L'Iran vu de l'intérieur

Alma Rivière, dans Le Chameau ivre, fait entendre les voix de jeunes Iraniens, garçons et filles, rebelles et parfois nostalgiques.
Et qu'est-ce qu'on y apprend ? Que les jeunes Iraniens qui peuplent ces vingt nouvelles sont des jeunes comme les autres : ils aiment boire, manger de bonnes choses et fumer ; ils aiment l'amour, l'amitié, la musique, les frivolités, mais aussi la littérature...
Sauf que tout cela est bien compliqué dans cet Iran où ça ne rigole pas tous les jours, où règnent l'injustice et la stupidité, quand ce n'est pas carrément la guerre comme pendant ces huit années.
De souvenirs en brèves histoires dans la grande, Alma Rivière nous donne à voir, sur un ton critique et ironique, un Iran humain et chaleureux, de personnes et d'objets qui ne sont plus (son enfance, ses amis, sa maison, son walkman...), probablement à cause de la guerre, du temps qui passe et du monde qui change.
Ce n'est pourtant pas un crime d'être jeune. Quand vous marchiez dans la rue avec une fille, ou quand vous n'étiez pas habillé correctement, il y avait des chances pour que vous ayez des ennuis. Je n'ai jamais vraiment compris comment ça fonctionnait, rapport à la loi. Vous étiez accusé de causer des "troubles" ou un truc comme ça. En gros, ça voulait dire que vous troubliez la personne avec qui vous marchiez, je pense. En général, ça commençait par cette question : "Comment connaissez-vous cette jeune femme ?"
Éditions Rue des Promenades, 2016, 132 pages.

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