mercredi 2 novembre 2016

Vivre avant la finitude

Attendez ! ne partez pas tout de suite !
Si on n'a pas spécialement envie d'y penser tous les jours, la date d'aujourd'hui est propice aux interrogations sur la mort. Penser à sa propre finitude ou à celle de nos proches est toujours difficile, voire taboue, angoissante, terrifiante.
C'est justement pour soulager notre peur de mourir que les professeurs Gian Domenico Borasio, spécialiste européen de la médecine palliative, et Régis Aubry, président de l'Observatoire national de la fin de vie, ont cosigné La fin de vie, Ce que l'on sait, Ce que l'on peut faire, Comment s'y préparer car, disent-ils :
La peur est mauvaise conseillère. Elle déforme les perceptions, elle entrave l'accès à l'information et elle empêche le dialogue. Pour ces trois raisons, trop de gens échouent à bien se préparer à mourir. Or, les patients que nous avons le privilège d'accompagner dans la dernière phase de leur vie nous apprennent que se préparer à mourir est la meilleure façon d'apprendre à vivre.
Le livre s'adresse aussi à ceux qui accompagnent des personnes en fin de vie et leur fournit des conseils et principes pour mieux affronter l'épreuve. Mais il devrait aussi intéresser le corps médical, pas toujours formé au dialogue apaisant avec les mourants et les proches.
On y apprend comment fonctionne le vivant, comment on meurt physiologiquement, mais aussi comment est organisée la prise en charge des personnes en fin de vie en France et ce qu'il reste à faire...
Bref, un ouvrage médical et sociétal, très instructif, et surtout facile à lire.
Comme dit le professeur Moustache : "Tu mourras moins bête, mais tu mourras quand même !"
En attendant, restez vivants.

Éditions Eyrolles, 2016, 230 pages. 

Sur le même sujet, voir mes chroniques sur des essais et récits :
- La source noire et Réapprivoiser la mort de Patrice Van Eersel ;
- La maison du mort de Dominique Lecomte ;
- L'année de la pensée magique et surtout Le bleu de la nuit de Joan Didion ;
- J'ai réussi à rester en vie de Joyce Carol Oates
- Le Deuil blanc de Jean Biès ;
- La mort n'est pas une terre étrangère de Stéphane Allix.

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