samedi 1 avril 2017

L'éblouissant destin de Jane Fairchild

Résumer l'intrigue de ce roman, Le dimanche des mères, est sans intérêt tant Graham Swift utilise un procédé de narration subtil, par petites touches qui se répondent — comme ces histoires d'orchidées —, distillant détails et informations cruciales, page après page.
Ainsi le suspense va grandissant, intenable dans les derniers chapitres, alors que l'essentiel est révélé. On comprend cependant qu'il va se passer quelque chose de décisif pour la jeune et belle Jane Fairchild, ce jour de dimanche des mères de 1924, jour de congé des domestiques. En cette journée radieuse, le destin de cette jeune fille futée et solaire, enfant trouvée devenue bonne, va basculer, ou du moins rencontrer le point de départ d'une trajectoire hors du commun.
Aurait-elle fait ce qu'elle venait de faire aujourd'hui, si elle avait eu une mère chez laquelle se rendre ? Aurait-elle eu la vie qu'elle ne savait pas encore qu'elle aurait ? Sa mère aurait-elle pu savoir, en faisant ce choix terrible, à quel point elle l'avait comblée ?
Elle aime lire, dévore les volumes de la bibliothèque de son patron et se découvre une passion pour Joseph Conrad.
Au-delà de l'intrigue, un des sujets de ce roman intense et sensuel, est la littérature, l'amour des mots, de la langue, des histoires ; un autre est la réalisation de soi, le franchissement des obstacles, des classes, des sexes...

Éditions Gallimard, traduit de l'anglais par Marie-Odile Fortier-Masek, 2017, 144 pages.

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