vendredi 1 septembre 2017

Portrait de femme tout en nuances

Je m'appelle Lucy Barton d'Elizabeth Strout est un roman délicat, sensible, profond, qui aborde des sujets intimes et universels, tendres et violents.
C'est l'histoire d'une jeune Américaine, Lucy Barton, qui fait un bilan de sa vie et se souvient notamment d'un séjour de quelques semaines à l'hôpital pendant lequel sa mère, qu'elle n'avait pas vu depuis des années, vient lui tenir compagnie.
Étranges retrouvailles. Cette visite imprévue la ramène par bribes à son enfance pauvre et solitaire, à ces blessures du passé et cette difficulté à communiquer avec sa mère malgré une certaine tendresse. 
Peu à peu apparaissent, par fragments et retours en arrière, un univers tout en nuances et en contradictions, tendre et dur, fait de regrets et de tendresse, avec des êtres empathiques et d'autres plus torturés.
C'était l'été quand je suis rentrée à la maison. Je portais des robes à manches courtes, mais je ne m'étais pas aperçue que j'étais aussi maigre. Quand je sortais dans la rue pour aller acheter à manger aux enfants, je voyais les gens me regarder avec effroi. Ça me rendait furieuse. Je repensais aux regards des enfants dans notre bus de ramassage scolaire quand ils croyaient que j'allais m'asseoir à côté d'eux.
Un roman sur l'héritage familial, le milieu d'origine et l'implication des ancêtres dans des guerres honteuses...
Une belle découverte.

Éditions Fayard, 2017, 208 pages.

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