lundi 26 mars 2018

Ni potiche ni soumise

Une fille normale ne demande pas grand-chose: être aimée, rester en bonne santé, que les choses ne changent pas, qu'elles ne changent jamais, ne pas tomber enceinte, ne plus jamais voir de sang, que ses proches ne se retrouvent pas sur la liste des morts et disparus de cette ville, que les sirènes des ambulances ne la réveillent pas pendant qu'elle dort. Une fille normale ne demande rien de plus : que son père meure vite, s'il est encore en vie, et de manière tragique, horrible et dégoûtante si possible, pour que ça fasse la une de tous les journaux et qu'elle l'apprenne aux infos ; que sa sœur ne soit jamais découpée en morceaux ; que personne n'ait l'idée de violer sa nièce ; que son homme ne finisse pas un jour avec une balle dans le crâne ; que la police ne s'avise plus de lancer sur elle la tête d'un macchabée.
On sait à quel point vouloir être normal ne se décrète pas, surtout quand on est une étudiante mexicaine sexy et qu'on sort avec le caïd du coin.
C'est l'histoire de Fernanda, explosive jeune fille à fleur de peau, qu'on croit potiche et soumise mais à qui rien ni personne ne résiste, dans Ni de jour ni de nuit, premier roman d'Orfa Alarcón, jeune autrice mexicaine.
Passion, sexe, luxe, misère, mafia, violence, trahison, enfances meurtries, hip-hop et reggaeton... C'est une bombe à chaque chapitre.
Un roman fulgurant et ahurissant qu'on lit comme vit la sauvage Fernanda : à toute allure !

Éditions Asphalte, traduit de l'espagnol (mexicain) par Mélanie Fusaro, 2018, 240 pages.
Ni de jour ni de nuit a été finaliste du prix Iberoamericano de Narrativa Las Américas.
Écouter la bande-son du roman sur le site d'Asphalte.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire